Ce vendredi, Joseph Dorval, 82 ans, s'est éteint. Et avec lui, une partie de ce football du Stade Quimpérois, qu'il aimait tant raconter, ce corner direct rentrant de Tlemcani ( le Tunisien, jugé par lui, comme le meilleur joueur du Stade Quimpérois), ce Peyroche, qui sonnait aussi charismatiquement dans sa voix, à l'époque que Goethals à Marseille, ses prises de bec avec Raymond Domenech, sur le banc de Mulhouse, alors que dans sa "guitoune", à Penvillers, de délégué aux arbitres en D2, il était le gardien de l'ordre sur les bancs de touche, de ce choix raté de localisation de Penvillers, qu'il aurait tant bien vu à l'actuel Carrefour (ex-Continent pour les plus anciens), à Quimper, de ce lâchage des politiques sur le football de haut-niveau à Quimper, Joseph Dorval n'avait pas sa langue dans sa poche, dans les conversations privées, mais c'était un vrai serviteur du football et de son Stade Quimpérois, à qui il vouait une attention quasi-monacale.
Légende: Joseph Dorval ( tout à droite), dans sa deuxième maison, le banc de touche des délégues des arbitres, au stade de Penvillers.
Dans le bureau de la première fusion, en 2011, du nouveau Quimper Kerfeunteun FC, Penvillers ou Stang Vihan était son rendez-vous préféré des week-ends, celui où il aimait être.
Une encyclopédie, capable de vous raconter toutes les anecdotes improbables sur Lubanski, Quimpérois, une saison, le Polonais international, finaliste de la coupe des coupes en 1970, avec le Gornik Zabrze ( le seul club Polonais de l'histoire à atteindre ce sommet), sur Jacky Castellan, Didier Monczuk, Pierre Garcia, à l'arrivée et les conditions de vie de Riyad Mahrez, dans son appartement partagé à la Gare avec Florentin Pogba, Joseph Dorval avait aussi une autre attribution, qui lui valait son surnom, presque un nom de code, quand il franchissait les portes d'un stade local pour observer un joueur, l'Espion.
Natif de Quéménéven, commune de vie, il connaissait le territoire cornouailais comme sa poche, avec toutes ses relations dans le milieu agricole, clients au Crédit Agricole du Finistère, où il fit toute sa carrière.
Jo, c'était tout ça, avec le football en pièce centrale de vie. Le Stade Quimpérois, son étendard et sa passion, qui l'a amené à vivre des moments formidables, d'un autre temps, mais qui dans ces récits, faisaient comme si le temps s'était arrêté.
Repose en paix, Jo
